lundi 26 décembre 2005

Swimming with sharks

Voici des clés. De nouvelles clés. Encore des clés que je vais chercher inlassablement au fond de mon sac, de mes poches, dans la voiture, sur la commode, en me disant tout en soupirant bruyamment, que vraiment je n'ai pas de tête.
Mais ces clés, c'est quelquechose, c'est celles qui ouvrent les portes de mon nouveau bureau. De nouveaux horizons, de nouveaux collègues, de nouveaux problèmes, de nouveaux objectifs, de nouveaux enjeux, blablabla blablabla.
Du nouveau tout simplement et franchement, j'en avais besoin de ce renouveau. Parce que rester à la maison, ok, c'est tranquille, de la passion, de l'émotion... De grandes plages de bullage... Mais aussi des sorties en poussette. Des jeux. Vroum vroum, dada. Des DVD de tracteur Tom, Oui-Oui et son gros taxi, Léo et Poppi. Des discussions de palier avec mes voisins retraités. De l'intendance merdique. Bouffe, courses, ménage, papiers, lessive. Et on recommence.
Ce qui me prenait, hier, quelques heures tout au plus dans la semaine, devenait quotidien, lourd, très lourd. Sans compter le développement d'une pathologie maniaque qui jusque là m'avait toujours fait doucement rigoler chez les autres. Au point que lorsque mon fils trouve un morceau de tissu, il se met systématiquement à frotter par terre. Donc, stop. Dans J-8, me voici redevenue une working girl. Et bin, j'espère que je sais encore nager!
Photo Kate - Les clés du nouveau bureau, Annecy, dec 2005 -

dimanche 25 décembre 2005

Noyeux Joël !



Au fait, vous avez eu quoi comme cadeaux ?

Photo Kate - Tree Santa Star, Annecy, dec 2005 -

samedi 24 décembre 2005

Christmas courses

Chaque année, c'est la même chose, fin septembre je me dis "tiens, çà ferait une idée de cadeau pour noël" et j'essaie de la conserver dans un coin de ma tête. Fin octobre, je me raisonne, "Pfff Noël, c'est dans deux mois!". Fin novembre, je flane, je repère, je regarde les catalogues, les hebdos "tiens, çà c'est vraiment pas mal, je suis sure que çà plairait à truc". Mi décembre, bringuebalée, je commence à cogiter "non, tout compte fait, je trouve que çà, çà serait vraiment mieux, oh puis non, oh puis si, oh et puis je sais plus !". J-2, emportée par la foule christmastique, je constate, dépitée, que tout compte fait, ce que j'avais repéré, a été sauvagement pillé. Alors, j'attrape le premier truc abordable, je sors la carte bleue et presque frustrée, je me dis "Bon, l'année prochaine, tu t'y prends à l'avance". Chaque année.
Photo Kate - Christmas courses, Annecy, dec 2005 -

vendredi 23 décembre 2005

ffffff

Comme je soupire souvent, quelqu'un m'a dit, qu'à chaque fois, il faudrait que je verse quelques centimes dans une boîte qui y serait consacrée. Il faudrait que quelqu'un me dise ensuite à quoi les dépenser, parce que comme j'ai trop d'idées, je n'arriverais surment pas à choisir.
Photo Kate - La boîte à soupirs, Annecy, dec 2005 -

mercredi 21 décembre 2005

SOS

Ce matin, guillerette et proprette, j'avais envie de blogger. Tout était prêt dans ma tête pour vous conter mes plus que lamentables tentatives d'achats de Noël. J'ai sauté sur l'ordinateur, poussé le gros bouton. J'ai attendu "la chauffe". Et... Rien. Pas de petit bruit caractéristique de mise en route. Je réessaye, rien. Encore et encore. Toujours et toujours rien. Déconfite! J'ai vérifié tous les branchements, pesté contre la poussière. Mais c'était fini. Le PC avait décidé de rendre l'âme. Et je me suis dit que s'il existait une loi des séries pour les crashs d'avions, il en existait aussi une pour les ordinateurs. Il y a 15 jours, le portable m'avait lui aussi lâchement plantée. Me voilà donc comme sur une île, coupée du monde. Sans messenger, ni internet, ni blog, j'ai même l'impression d'être amputée. Je suis démunie. Alors je vais essayer de squatter chez les uns et les autres. Merci à tous ceux qui voudront bien me prêter leur barque tonton, cypher, el pequeno à l'aide!

dimanche 18 décembre 2005

Week-end



Photo Kate - Lueur sur le lac, Annecy-le-Vieux, dec 2005 -

mercredi 14 décembre 2005

Ivressomètre

Cet objet révolutionnaire est en passe de me rendre complètement alcoolique. Et Hop! un petit verre de Bordeaux.

Photo Kate - L'objet, Annecy, dec 2005 -

mardi 13 décembre 2005

Un inconnu, presque


J'attendais à la caisse d'un magasin, derrière un homme. La trentaine. Ténébreux. Les épaules presque rentrées. Visiblement très pressé. Il a sorti son porte-feuille, vite. Et il a fait tomber un ticket de sa poche que j'ai ramassé quelques instants après en posant les yeux par terre. Le premier novembre dernier, il était à l'aéroport de Barcelone. Il avait soif ou quelqu'un avait soif pour lui, il a acheté une bouteille d'eau à 80 centimes et des piles pour 1 euro 85 pour un vieil appareil photo ou un vieux baladeur.
Et il est parti, je ne sais où.

Photo kate -Le ticket, Annecy, dec 2005 -

Comme çà



Tout à l'heure, j'ai eu l'envie soudaine d'envoyer une carte postale à quelqu'un, comme çà.

J'ai gratté au fond de mes cartons fourre-tout et j'ai trouvé celle-ci. C'est Méduse, d'Alexeï von Jawlensky (1864-1941). Et je l'aime beaucoup Méduse parce qu'elle me trouble. Quand on la regarde de près, on ne voit que ses grands yeux tristes, fatalistes, déterminés. Et dès qu'on s'éloigne un peu d'elle, on la voit sourire, elle nous rassure. C'est un peu comme si tout d'un coup elle nous disait, presque fière de nous, "c'est bien, tu as compris alors continue".

Méduse allait donc quitter mes cartons, au mieux pour ceux de quelqu'un d'autre. Comme je ne sais pas à qui écrire vraiment ni pour dire quoi vraiment, j'ai ouvert un livre, fermé les yeux et posé ma main sur une page à un endroit, comme çà. J'ai décidé d'écrire à la première personne à laquelle je penserais en lisant le mot que j'avais choisi à l'aveuglette. Bon, très mignon ce petit jeu, mais très vite prise de tête aussi. Le premier mot était "sur". Et "sur" ne me fait, à priori, penser à personne. "Sur", sur un mur picotant du pain dur? Le deuxième était "herbes". Bon, oui, alors là, le problème, c'est que je n'ai pas pensé qu'à une seule personne. Troisème tentative, "Prince". "Prince" princesse, Tour d'ivoire. Top. Quatrième tentative "Nudité"... Cinquième mot, "conflit". Je ne savais plus trop. Ce n'est, en fin de compte, pas si facile.

Alors, j'ai décidé qu'au sixième mot, la première lettre déterminerait l'ouverture de mon répertoire. Et j'ai enfin trouvé.

Photo Kate - La carte mystère, Annecy, dec 2005 -

mercredi 7 décembre 2005

Pour bientôt


Photo kate - Marie, Grenoble, dec 2005 -

lundi 5 décembre 2005

Radioscopie


Aujourd'hui, j'ai décidé de vider mon sac:
- un carnet pense-bête et la photo de mon fils
- un stylo plume noir
- une liste des courses: lait, rouge, bananes, yaourts, viandes, jambon cru, croque-monsieur, coca, orangina, dentifrice, déo
- une paire de lunettes de soleil
- un Cd neuf de JAMAIT (de verres en vers)
- un ticket de pénalité de retard de la bibliothèque
- la boite du garage
- un tampax
- un billet de spectacle usagé (grupo Corpo)
- une crême de jour
- une clé USB
- un chocolat
- un ticket de métro usagé, un ticket de bus
- un tube de rouge à lèvres, un baume pour les lèvres
- un mascara, un crayon khol
- un protocole hospitalier
- un sachet de sucre
- un paquet de mouchoir
- deux chéquiers
- deux ordonnances (dont une qui me donne la nausée)
- deux criteriums l'un bic, l'autre novotel, 2B
- deux relevés de compte
- mes boîtes de médicaments
- des tickets de caisse de la fnac, carrefour, l'aréa, monoprix,
- des cartes de visite
- les clés de la maison, celles de la voiture

Et noyé au milieu de tout ce fatras, mon portable que je suis censée ranger, là, dans la petite poche intérieure, pour les choses essentielles. Mais non. Alors quand il sonne, je me dis ok le compte à rebours à commencer quatre sonneries, plus que quatre. Je plonge prestemment la main dans l'ouverture béante. Je gratte, je soulève. Plus que trois. Je m'arrête dans ma course. Plus que deux, je plonge la tête. Plus qu'une, je m'énerve. "Putain il est où et c'est quoi ce bordel encore". Enfin, je l'ai, triomphante, presque le coeur battant. "éééééééééh MERDE". Encore râté, toujours râté. Il me faudrait juste cinq sonneries. Juste cinq, c'est pas compliqué. A moins que je n'achète une de ces ignobles cordelettes. Oui mais si je la tire d' un coup, je vais tout faire voler. Ou alors dans ma veste, dans une poche, mais non, çà fait une bosse, c'est pas joli. Ou alors faire le ménage de mon sac, un peu plus souvent. Non impossible, je crois que c'est pas demain que je vais faire des économies sur mes factures téléphoniques.

Photo Kate - Autopsie du sac à main, Annecy, dec 2005 -

vendredi 2 décembre 2005

Nightmare

C'est à Lyon. Je rentre. Il est tard, je suis fatiguée. J'ai laissé les uns et les autres derrière moi. "On t'accompagne si tu veux". "Non merci çà va aller, j'ai l'habitude, vous inquiétez pas". Et puis j'aime rentrer seule quand cette ville d'habitude si arrogante est endormie. Il n'y a personne dans ses rues. Elle m'appartient. Elle est à moi, en tête-à-tête. J'aime cette sensation. Mais ce soir il fait trop froid. J'ai mis ma capuche pour me protéger un peu. Je marche vite en rasant les murs, je tourne au plus court, j'ai hâte d'être arrivée. Je fais de la buée. Je suis un peu malade. Ma respiration est presque trop bruyante dans ce sommeil. Je m'engage dans ma rue. Je vois mon immeuble. Plus que 200 mètres. Quand j'entends soudainement des pas martelés le trottoir. Plus vite. Encore.C'est dans mon dos. De plus en plus proche. J'ai l'impression que quelqu'un court. Je ne veux pas me retourner. Je marche plus vite. Pas assez. Trop tard.On me hèle. Je ne peux pas y croire. Je regarde désespérement la lourde porte de mon immeuble. Trop tard pour m'y engouffrer, trop risqué. Et il n'y a toujours personne. Je m'arrête, je me retourne. Juste lui et moi. Il est bien habillé, il porte des chaussures italiennes. Le ton est badin mais il y a quelque chose. Le regard, la subtile écume de salive à la commissure des lèvres. J'ai déjà vu, je connais déjà. Des sirènes hurlantes viennent de retentir de partout dans ma tête. Je fais un cauchemar je vais bien me réveiller. Je regarde à droite à gauche. Et il n'y a toujours personne. Si, les caméras, il y a bien les caméras. Il y a bien quelqu'un d'autre. Comme une prière, réveille toi grand frère, prends soin de moi. Mais là sur ce trottoir, que lui et moi. Je me glace. Je sens la peur. Ses yeux me fixent, me percent. Il n'est pas très grand mais trappu, très dense. On dirait un lutteur. Je sens une grande force en lui, quelque chose de très soudain, intense, violent. J'ai l'impression d'être anorexique. Je ne suis plus que proie. Je ne suis plus rien. Et il n'y a personne, il est 2h45 du matin. Pas une voiture. Même pas un chat. "Je vous ai vue, toute seule, je vais vous accompagner si vous voulez". Toujours les sirènes hurlantes, harcelantes: Rester calme, être polie, ne pas paniquer, ne pas courrir, affronter de face. Je m'engourdie. J'ai peur de trembler, d'être faible. "Non merci, je suis une grande fille vous savez, mais c'est sympa, bonne soirée". Je me force à sourire et je tourne les talons. Je peux sentir son souffle derrière moi. Il insiste. "Non mais attends j' te dis, je vais pas te bouffer, on sait pas c'qui peut t'arriver". Il m'a saisi le bras fermement. Je suis figée, prise au piège. Il n'y a toujours personne. Ne pas paniquer. "Ecoutez, je vous dis que çà va aller, je saurais bien me débrouiller toute seule". J'ai laissé échapper un peu d'impatience, j'ai parlé trop vite. Il le sait. Il me regarde avec un sourire en coin. J'ai l'impression d'y voir des crocs. Il me déshabille du regard. J'ai froid. Je tremble. "Et si j'étais blond aux yeux bleus tu aurais surment dit oui, hein pétasse". Son regard change comme un chat quand il va attaquer. La pupille se dilate. Et il n'y a toujours personne. Les yeux sont exhorbités, hypnotiques. J'ai peur, je suis bientôt paralysée. Je me fissure, mes paroles s'emballent. "Lâche moi espèce de connard si t'es complexé j'y peux rien j'suis pas ta mère". C'était trop. Les yeux sont maintenant tout noirs. Il va se jeter sur moi. Cà va arriver. Je me dégage brusquement d'un geste. J'ai donné le signal, il se jette sur moi. Je recule. Je l'esquive. Je trébuche, je tombe en arrière. Il revient sur moi le visage transfiguré. C'est un bête féroce, un monstre. Je vois ses crocs. Il vocifère. Je prends un coup de pied, fulgurant, dans le ventre. Je suis à terre. Moins qu'une déjection, je ne suis plus rien. Comme une libération, je hurle. Encore. Enfin.
En sursaut, je me réveille. Je suis en sueur. Je respire bruyemment. Mon coeur va se rompre. J'en rêve encore.

jeudi 1 décembre 2005

Christmas fever

A Lyon, il n'y avait presque jamais de "réclames" dans les boites aux lettres...et ce matin au courrier, entre les courses, la baguette de pain, le sac à main, la poussette, la sucette tombée par terre, je croulais sous 21 prospectus ou catalogues soit plus de 400 pages publicitaires. Avec des unes qui vous donnent forcément envie de tout laisser tomber pour sauter dans la voiture et foncer: Offrez vous dès maintenant tout ce qui rend la maison agréable, confortable et douce à vivre; Entre nous une même passion mieux consommer;Mille et un réveillons gourmands avec les conseils de Michel et Pierre Troisgros; Un noël de rêve, payer en quatre fois sans frais; Fêtes enchantées, comme dans un rêve trouver de beaux cadeaux de belles guirlandes de beaux couverts et pleins de bons chocolat à prix discount; Entrez dans la cheese fever; Exceptionnel deux cartons achetés 3 cartons offerts; A ces prix là les cadeaux c'est nous qui les faisons; Bonnes résolutions de fin d'année; Au top pour les fêtes; A vous la culture féérique.
De la passion, du rêve, de la magie, tout était tout d'un coup, si beau si léger si simple...
J'ai encore la nausée.

mardi 29 novembre 2005

Docteur Folamour


Quand on change de localité, on change de carnet d'adresses. Rendez-vous est donc pris avec un nouveau gynécologue trouvé dans les pages jaunes. Arrivée en bas de l'immeuble je constate que non seulement, il est gynécologue (diplomé de la faculté de Lyon, interne aux hopitaux de Paris blablabla) mais encore, SEXOLOGUE. Je suis tout à coup impatiente de voir une tête de sexologue. ...çà alors un sexologue! à part quelques images d'épinal dans le cinéma, j'allais voir un vrai sexologue!
Je sonne, j'entre dans un appartement grand siècle. Il est dans le couloir, décrépi, avec une "cliente" (c'est comme çà qu'il appelle ses patientes). Il me serre la main, courbé, presque baveux, m'indique la salle d'attente, me dit de me détendre. Je ne peux pas m'empêcher de penser idiotement que ce vieux monsieur est un lubrique. Je souris un peu crispée et m'exécute. Personne n'attend. ALors je me dis que çà doit être comme chez le psy. Pourtant je ne viens pas pour une consultation sexe. La salle d'attente est chargée, rideaux en velours rouge, bibliothèque avec lecture loufoque (le language des plantes...), canapé, fauteuils, miroir empire et radio branchée sur je ne sais quelle fréquence intello qui crache du free jazz à en faire vomir n'importe quelle femme enceinte. Un jeune couple vient rompre enfin ma solitude un peu pesante. Alors je me dis, "tiens ils sont peut-être là pour une consultation sexe". Je les regarde du coin de l'oeil, j'essaie d'analyser leur style, de me demander quels doivent être leurs problèmes. Mais non, elle, est juste un peu enceinte.Je suis presque déçue. Je n'en peux plus du free Jazz, eux non plus. Peut-être qu'ils pensent que je viens pour une consultation sexe eux aussi.
Enfin mon tour arrive. J'aime pas ce cabinet. Trop chargé. Trop. Des papiers de partout entassés. Sur une ridicule feuille de papier A4, il note des informations en forme de pattes de mouche. "Bon alors vous vous appelez comment? vous venez pour quoi? bien". Je suis obligée de répéter tout ce que je dis, il n'entend rien. Il me dégoute, il ressemble à un crapaud. Comment des gens peuvent venir lui confier leurs problèmes sexuels? "Vous avez quel âge?" Et là je savais plus. Quelque chose entre 28 et 30, mais je ne savais plus exactement. "Vous savez ou vous habitez au moins? oui, mais quelle rue? ". Il me crispe d'un coup. "Excusez moi je change de dizaine, c'est tout mais si vous me demandez ma date d'anniversaire je sais". Et là, le voilà parti dans une tirade sur les gens qui se plaignent, qu'il y a trois milliards de gens qui souffrent sur cette terre...". "Mais de quoi vous me parlez? c'est pas mon problème là immédiatement, moi je suis née en France, voilà c'est comme çà, j'ai pas à me culpabiliser et là actuellement je viens en consultation chez un gynécologue". Il se reprend et poursuit son interrogatoire. J'ai un stérilet. Il est contre les stérilets. Il me sort tous les chiffres, les pourcentages, les effets secondaires. "vous pouvez pas prendre la pillule?". "Non, je l'oublie". Je lui dis que c'est moi qui ait demandé un stérilet. "Je préfère 3% de grossesse avec un stérilet que 99% par mois si j'oublie ma pilule".Il se fige. Il me fait passer à côté. Il fait son travail. Il a la respiration courte. Il souffle. Il me reparle des stérilets. Il vérifie mon stérilet. Il me saoule. Il a un appareil échographique dont il ne sait pas se servir. "J'ai fait un stage la semaine dernière". Il me dit aussi que les hommes politiques sont en dehors des réalités, comme çà. Il me dit encore"quand on a des grains de beauté comme vous il faut consulter un dermatologue tous les ans". Il me prescrit aussi une mamographie. "Quand on a des antécédents familliaux comme vous, je demande une mamographie par an à partir de 30 ans". "Et votre libido, comment va votre libido, parce qu'avec les problèmes que vous avez eus, en général la libido va mal". "Merci çà va, j'en ai à donner à vos clientes si elles n'en ont plus". Il me dégoute. En plus, il me rackette. J'ai envie de partir vite. De l'air. Il m'a donné un coup de vieux. Une mamographie! J'en ai marre de passer des examens tout le temps, pour le moindre truc, pour rien. Tout d'un coup, je regrette Lyon et ses spécialistes. Il n'y a pas d'autres gynéco hommes, je vais devoir me retourner vers les femmes. Elles me font penser à des bouchères. J'ai la nausée.
Photo Ben - Kate in Paris, nov 2005 -

vendredi 25 novembre 2005

Volupté hivernale


De la neige partout. Des embouteillages partout. Du retard partout. Des parenthèses.

Photo Kate - Le paquier, Annecy, nov 2005 -

jeudi 24 novembre 2005

Blablabla


Ding Dong. AAAAAh c'est toi!! çà va? et le boulot?. Blablablablablablabla. Bière, Martini?Blablablablablabla. Il te reste des clopes? Blablablablablabla.Reste manger.Blablablablablablabla. Loi Besson.Blablabla.Budget. Blablablabla.Non, je suis pas d'accord, de toute façon insiste pas je suis pas de ton avis. Blablablablabla. Paris Hilton. Blablablabla. Saint Gervais. Blablabla. Crotte y a plus de pain. Blablablabla. Tu peux me passer un autre couteau? Blablablabla. Tu en veux encore? blablabla.Une petite mousse au chocolat? blablablabla. NON, c'est vrai. Blablabla. Tu peux me passer l'éponge stp? blablablablabla. T'as pas soif toi?

Photo Kate - Repas blabla, Annecy, nov 2005 -

mardi 22 novembre 2005

En roue libre

Parfois, je me sens profondément creuse. Comme cambriolé, mon intérieur. Je n'ai plus de viscères, je ne repose plus sur rien, je ne suis plus que machine.
« Dans chacun de nous se trouve un vide en forme de Dieu désirant vivement être rempli».
Alors, c'est çà Docteur Pascal, il me manque une once de foi? et comment je vais soigner çà moi? il existe peut-être un remède miracle non?

Photo Kate - Eglise, Yvoire, Sept 05 -

jeudi 17 novembre 2005

De Panam


Trois jours. TGV. Lyon. Saint Exupéry. Paris. Gare de Lyon. Métro. Ligne 11. Rambuteau. Pelleas. Ben. Franc prix. Morgon. Ligne 3. Parmentier. Rue Jean-Pierre Timbault. Apéro. Photos. Dodo. Douche. Sapes. Todds. Ligne 4. Odéon. Sénat. Laisser-passer. Réunion. Sénateurs. Restaurant. Navarin d'agneau. Jardin. Luxembourg. Ligne 1. Champs-Elysée. Grand Palais. Expositions. Mélancolie. Perplexité. Schiele. Klimt. Kokochka. Moser. Couleurs. Noirceur. Emerveillement. Volupté.Ligne 3. Parmentier. Rue Jean-Pierre Timbault. Ben. Dominique. Apero. Ligne 9. Grands boulevards. Théâtre des Variétés. Palmade. Mergaud. Joël. Ligne 13. S.Incandescence.Café. Douche. Parmentier. Boulangerie. Ben. Sac. Ligne 11. Hotel de ville. Julie. BHV. Cartes postales. Ben. Restaurant. Ligne 1. Gare de Lyon. TGV. Paris. Lyon. Perrache.

Photo Kate - En vrac, Paris, nov 2005 -

dimanche 13 novembre 2005

Loto Campo Loco


Samedi soir, la fanfare d'amis de nos amis organisait un loto. Avec l'accent, on a eu un peu de mal à se mettre dans le bain, on demandait même aux voisins de traduire. On ne sait toujours pas pourquoi le numéro 14 est "l'homme fort" et le numéro 39 "le guardian"...Le "crieur" de numéros a hérité çà de la tradition sans en savoir plus. Ni de ligne entière ni de carton plein, le papier garni du Gers qui nous avait fait loucher nous est passé sous le nez!

Photo Kate - Le loto, Nîmes, Nov 2005 -

vendredi 11 novembre 2005

En route


Ce week end, en route vers Nîmes retrouver une de mes amies qui attend son premier enfant. Depuis quelques mois, çà y est, la pluplart de mes amis attendent des enfants.
çà y est, un cap est passé, on bascule tous petit à petit vers une nouvelle étape de la vie. C'est à la fois nostalgique, exitant, angoissant, serein, béat, suspendu, perplexe, gai. çà donne des rides parce que çà fait plisser le front et froncer les sourcils. çà booste. çà rend plus fort, plus grand, plus sur, plus tout. çà rend double.
De graine s'éparpillant aux quatre vents, je deviens plante, je m'enracine à la vie.
Photo Kate - Sur la route, Bonneville, nov 2005 -

mardi 8 novembre 2005

Un peu de douceur


Comme beaucoup ont parlé des "violences urbaines" (cf les articles de translated et 69experience), je m'abstiendrais de ce sujet, complexe, sensible, difficilement compréhensible.
Dans tout ce monde de brutes, heureusement, il y avait, samedi soir, la crémaillière de Dav. Et çà faisait bien longtemps que je n'avais pas passé une aussi bonne soirée...
Photo Kate - Chez dav, Lyon, nov 2005 -

jeudi 3 novembre 2005

Echec en maths

Ce matin, je me suis réveillée encore toute étrange de ce rêve que je fais régulièrement.
Je vais passer l'épreuve de maths du bac, et je me rends compte qu'il aurait été necessaire d'ouvrir le livre et d'apprendre les leçons. Et je me tape une crise d'angoisse juste avant l'examen.
Ce qui devient complexe c'est que les rêves se répondent maintenant. Dans le dernier, je culpabilise de ne toujours pas avoir appris la formule de maths essentielle dans le précédent rêve....comme si j'avais des "devoirs" de rêves d'une fois sur l'autre...
Est ce que cela voudrait dire que je devrais retenir les leçons du passé? Que je sois attentive à ce que j'apprends pour ne pas reproduire les mêmes erreurs? Que je ne dois pas repousser au lendemain ce que je dois faire le jour même... Bref, je fais des rêves à la con et c'est tout!

mardi 25 octobre 2005

Dare Dare



Ces derniers temps, j'ai toujours l'impression d'être pressée: de manger, de cuisiner, de ranger, de prendre la voiture, de téléphoner.... Tout ce que je fais bouscule ce qui suit. A tel point qu'à la fin de la journée, exténuée de m'être battue contre la montre, je n'ai plus de temps pour blogger. Et je me plais à rêver que je suis encore une étudiante, insouciante. Qu'est ce que je faisais de tout ce temps des vacances? J'ai oublié.
J'aurais bien voulu économiser du temps d'hier pour le dépenser parfois aujourd'hui.
Photo Kate - A43, Dullin, sept 2005 -

mercredi 19 octobre 2005

...

Quand je suis allée faire mes analyses, il y a deux jours, le biologiste me regarde et me dit avant même Bonjour "et bin, ils vous ont fait un beau collier!"... Alors aujourd'hui j'ai foncé dans une petite boutique, j'ai acheté des perles et du fil et je me suis fait un joli collier.

Photo Vince - Le Collier, Annecy oct 2005 -

lundi 17 octobre 2005

Nada

Nada, niet, rien. Il s'est rien passé aujourd'hui si ce n'est la visite du plombier pour une fuite d'eau dans l'immeuble. Il venait tester notre alimentation voir si çà venait pas de chez nous. Il a coupé mon arrivée d'eau. "Vous ne touchez pas à vos robinets pendant 20 bonnes minutes". 10 minutes plus tard j'avais oublié ses recommandations...J'ai ouvert le robinet de la cuisine...J'ai sapé ses tests, il faudra qu'il recommence dans quelques jours...çà m'énerve...mais çà m'énerve d'être tête en l'air.
Photo Kate - RAS, Annecy, oct 2005 -

dimanche 16 octobre 2005

TchiTchaaa

En devenant parent, certaines choses de la vie deviennent délicieusement plus intenses. Ainsi "Sortir" revêt aujourd'hui une nouvelle dimension. Devenues rares, les soirées ne m'ont jamais parues aussi délectables. Mais c'est bien souvent une règle. Les choses que l'on croit banales, sans grand intérêt, et dont on est privé soudainement, ne nous paraissent jamais autant enviables.

Alors quand on sort, on peaufine son quartier libre. Comme Broken Flowers passait à des heures inacessibles, on s'est rabattu sur "Entre ses mains" d'Anne Fontaine avec Isabelle Carré et Benoit Poelvoorde, un thriller "intime". Absolument Vampirisant, haletant, à cran. En gros, Claire, une jeune femme, mariée, heureuse, agent d'assurances, rencontre Laurent, vétérinaire solitaire et un peu spécial, victime d'un dégât des eaux. De professionnelles, leurs relations basculent peu à peu vers un intime angoissant et vital. Bien que Claire soupçonne Laurent d'être un tueur en série, elle se laisse envoutée par sa personnalité indistincte, mystérieuse et terriblement séduisante.

Je suis allée lire les critiques négatives... Extrait de celle des Cahiers du cinéma: "...un film où les personnes sont des fonctions coincées dans un rêve en chiasme..."........Oui oui, bon, très bien si vous le dites. Déjà y a fallu que je prenne un dico. Chiasme: procédé qui consiste à placer les éléments de deux groupes formant une antithèse dans l'ordre inverse de celui que laisse attendre la symétrie. Ex: un roi chantait en bas, en haut mourait un Dieu... Bin, je comprenais pas mieux où ils voulaient en venir... Au moins, je suis sure d'une chose, c'est que j'achèterais jamais ce magazine qui parle une langue que je ne connais pas.

Rompez


Les ignobles envahisseurs qui attaquent sournoisement P'tit Polo depuis quatre jours, ont été terrassés par notre infaillible infanterie.

Photos Kate - Les médicaments, Annecy, Oct 2005 -

mercredi 12 octobre 2005

Sauve, qui peut


A Lyon, on avait pas de voiture. Marche à pied, transports en commun. Attitude très écolo, je culpabilisais pas du tout pour le sort de la planète, la couche d'ozone et tout et tout, j'éludais crânement ce genre de sujet.
Mais arrivé là, en voiture, il a bien fallu se rattraper.
Un jour je suis descendue aux poubelles. Il y en avait deux sortes.
Une pour le tri sélectif que j'arrivais pas à ouvrir parce que je n'avais pas la clé pour débloquer le capot (déduction faite après quelques piteuses tentatives pour ouvrir le couvercle et bidouiller le semblant de serrure placée sur le devant, tout en regardant dans mon dos).
Une autre, pour le tout-venant, que j'ouvrais bruyament d'une main dans un geste vif et vertical pour jeter, de l'autre, mon sac. Comme je croisais un voisin, je lui demandais "Savez-vous comment on ouvre les poubelles du tri-sélectif?". Lui, sourire ironique pointant à la commissure des lèvres "Vous n'êtes pas d'ici vous?". Non, effectivement. J'étais une martienne au pays du tri sélectif. Il s'est alors avancé négligemment et bêtement à soulever une ridicule PETITE trappe sur le DESSUS du capot. J'étais cramoisie. Vachement intelligents les gens d'ici...
Maintenant que je connais le truc, j'ai deux sacs poubelle l'un pour le papier et le plastique, l'autre pour le reste, c'est à dire pas grand chose.
Enfin, pour faire du zèle, lasse de gaspiller tant d'eau tous les jours, j'ai nouvellement décidé de récupérer celle du bain de Pt'it Polo pour faire les machines à laver. L'opération, effectuée fastidieusement avec un saladier en plastique vert de chez Ikéa, transforme le lieu en pataugeoir casse-geule, mais, déculpabilisée par tant d'efforts pour sauvegarder la planète, je me sens déjà plus propre.

Photo Kate - L'eau du bain, Annecy, Oct 2005 -

Apprentis fermiers


P'tit Polo est encore malade. On est pas sorti de la maison. Alors comme on s'ennuyait, on a décidé d'emmener les animaux de la ferme au pré...
Photo Kate - Les animaux, Annecy, Oct 2005 -

lundi 10 octobre 2005

Au top!

Aujourd'hui, en vrac, j'ai: préparé les repas de P'tit Polo, étendu le linge de la famille, mis en route le lave-vaisselle, couru chez un medecin farfelu, bullé, siesté, joué aux petites voitures, fait des pâtés de sable, contemplé, lu un article sur l'ésotérisme, lu un article sur Chambéry, regardé une emission américaine du genre "on a échangé nos mamans".
J'ai encore, pensé à acheter "Lunar Park" de Bret easton Ellis, scanné des photos, tchaté, écouté Mingardo, téléphoné, chanté, relevé le courrier, fait des chèques, vu une cousine, discuté avec un voisin étudiant, une voisine enceinte, trié des papiers, pris deux photos.
Une super journée de femme au foyer quoi!
Photo Kate- Le linge, oct 2005 -

jeudi 6 octobre 2005

Comme au cinéma

Cet après-midi, j'ai posé p'tit Polo à la garderie. Il était pas content. Mais j'avais besoin de me changer les idées. Alors, je suis allée chez le coiffeur. L'endroit idéal pour être en osmose avec sa bulle, tout en attendant son tour. Bien au chaud, confortablement installée dans un fauteuil douillet, avec petite musique d'ambiance, café frais et bien chaud, clientes bavardes racontant leur derniers achats et le chien du patron affalé à mes pieds. Pour couronner le tout, j'allais lire LA presse à scandale pour me tenir informée de qui avait trompé qui, qui n'était plus avec qui, qui allait avoir un enfant dont le père s'était barré avec une telle, qui était malade, qui allait se marier en douce, qui avait grossi honteusement photos floues à l'appui, qui avait maigri à la suite d'une rupture, qui n'était plus fashion, qui faisait scandale, qui était mort...
Pffff et bin non même pas!Pas de bol, tous les magazines étaient empruntés par bon nombre de péroxydées auxquelles j'ai lancé un regard noir, innocent. Alors j'ai plongé dans un magazine "intelligent" qui parlait de cinéma et suis retombée dans mon rond-rond.
J'ai lu un article sur la nouvelle vague et tous les films que je n'avais encore pas vu "Le beau serge"de Chabrol, "Bonjour tristesse" d'Otto Preminger, "Naissance d'une nation" de Griffith,"le cuirassé Potemkine" d'eisenstein. Toute une éducation à réprendre!
Et une interview de Jim Jarmush a définitivement éclairé ma journée. Il disait qu'il ne voulait pas donner des cours de cinéma parce qu'il trouvait çà ridicule d'enseigner où bien placer la caméra. Il avait vite compris "qu'il n'y avait pas de règles définies mais qu'il y en avait autant que de réalisateurs" et qu'il avait du "déssapprendre ce qui m'avait été enseigné pour éviter de faire fausse-route".
En somme, écouter son instinct et prendre enfin confiance en soi. Enfin.
J'étais heureuse, je mettais changé la tête et j'étais maintenant convaincue d'aller voir "Broken Flowers".
Photo Kate - Chez le coiffeur, Annecy, oct 2005-

mercredi 5 octobre 2005

J'ai encore oublié

Si certains oublient la date d'anniversaire des membres de leur famille et de leurs amis, moi pas. Je note scrupuleusement sur le calendrier famillial TOUTES les dates d'anniversaire des uns et des autres. Comme çà quand je regarde l'agenda, je me dis, tiens, la semaine prochaine c'est l'anniversaire d'un tel et je me mets la pression pour ne pas oublier d'envoyer un petit mot bien urbain.
4-5 jours avant, je fais la maligne, je pense négligemment, tiens, dans quelques jours c'est l'anniversaire d'un tel.
Alors j'achète une carte. Je rédige un petit mot. Je pose la carte bien en évidence sur la commode dans l'entrée. Et je me mets la pression pour bien penser à la poster au moins deux jours avant.
Et puis à J-1, piteusement, je me rends compte que la carte est toujours sur la commode à attendre sa future destination heureuse...
Quand on est tête en l'air, on a beau avoir les meilleures intentions du monde, on fête toujours l'anniversaire des uns et des autres avec un temps de retard.
Photo Kate -La Carte, Annecy, Oct 2005-

lundi 3 octobre 2005

C'est lundi,c'est ravioli

Au menu cette semaine: pot au feu, choux braisé, endives jambon fromage, poulet pommes de terre sautées, croque-monsieur sur le pouce, tendre de veau gratin de blettes, poisson blanc riz. Et vendredi, c'est spaghetti.

Photo Kate-Les courses, oct 2005-

dimanche 2 octobre 2005

No pasaran

Ce week-end, pluvieux, n'a pas particulièrement été exitant, si ce n'est une sortie avec Jo vendredi soir. Et comme je n'ai pas une imagination débordante ces derniers temps, je vous livre un passage de "Juste un peu flou" de Robert Capa (1913-1954), récit de son métier de reporter durant la seconde guerre mondiale.
Accoudé au zinc d'un bar parisien après la libération, enivré par l'alcool, Capa nostalgique, se souvient de l'exode des républicains espagnols, qu'il avait photographié pour Life.
"En janvier 1939 quand les faschistes avaient pris Barcelone, les cent cinquante kilomètres de route en Barcelone et la frontière française avaient été envahis par tous ceux qui fuyaient les légions étrangères de Franco. Des intellectuels et des ouvriers, des paysans et des commerçants, des mères, des femmes, des enfants, avaient suivi ou devancé les derniers véhicules de l'Armée Répubilicaine en déroute, avec leurs baluchons sur le dos, leurs pieds en loques, ils avaient marché vers la France de la liberté démocratique.
Les journalistes avaient écrit leurs articles, j'avais pris des photos mais cela n'interressait personne ou presque, et quelques années plus tard, des milliers d'autres être humains en fuite avaient couru sur des milliers d'autres routes et s'étaient fait tuer, devant les mêmes troupes et les mêmes croix gammées.
Les gendarmes français avaient acceuilli les réfugiés espagnols à bout de forces avec l'indifférence cruelle des gens bien nourris et bien au chaud. Un par un les réfugiés espagnols avaient gagné la frontière, leur exode protégé par l'arrière-garde de l'Armée républicaine, c'est-à-dire par les quelques milliers de soldats qui formaient la brigade de Madrid. Ils avaient combattu du premier jour jusqu'à la fin, mais quand le dernier civil avait franchi la frontière française, les soldats avaient bien dû passer eux aussi. Leur commandant, le général Modesto, était resté sur son cheval blanc à la frontière. Toute la brigade avait défilé devant lui à la lumière des torches vacillantes. Leurs fusils étaient astiqués et brillants, leurs têtes hautes mais leurs yeux brillaient de larmes à la lueur des flambeaux. Dépassant leur général, ils avaient serré le poing, levé le bras droit et crié: "Ya volveremos...nous reviendrons!"
Les gendarmes français, surpris, avaient levé spontanément leurs bras et salué. Mais plus tard la brigade toute entière avait été emmenée dans les camps d'internement."
Je ne me souvenais plus bien de cette guerre. La République était proclamée depuis 1931 (dictature de Primo de Riviera auparavant). Le conflit éclate en février 1936, à la suite d'élections législatives remportées par les forces de gauche regroupées en un front populaire. Les forces d'opposition, n'acceptant pas le scrutin, se soulèvent emmenées par Franco. 100 000 volontaires envoyées par l'Allemagne et l'Italie viennent renforcées les armées phalangistes. 35 000 de tous pays confondus, celles des Républicains. 400 000 morts à la fin de la guerre civile en mars 1939. 500 000 espagnols républicains ont traversé la frontière française en plein hiver. Acceuillis fraichement, ceux-çi ont été internés sommairement dans des baraquements montés à la hâte. L'entrée en guerre de la France leur a rendu leur liberté, les français valides partaient au front et il fallait de la main d'oeuvre.
J'ai beaucoup aimé ce bouquin, j'ai admiré son auteur. Une vie incroyable, un courage, une bravoure impressionnante. Il a couvert cinq conflits majeurs entre 36 et 54, aux côtés des belligérants, le nez dans la boue, la trouille au ventre, l'estomac dans les tallons...Le récit du débarquement sur les plages françaises est poignant. J'avais la respiration courte, le coeur battant. J'avais peur pour eux.
"Le correspondant de guerre tient son sort-et sa vie- entre ses mains, il peut parier sur ce cheval-ci ou sur ce cheval là, ou remettre sa mise dans sa poche à la dernière minute. Je suis un joueur. Je décidai de partir avec la compagnie E dans la première vague d'assaut". Robert Capa est mort le 25 mai 1954 en Indochine. Il accompagnait un convoi de l'armée française. Il s'est un peu écarté de la route pour photographier un groupe de soldats. Là, il mit le pied sur une mine antipersonnelle.
Photo Kate - Anonyme, Café 203, Lyon, juin 2001 -

jeudi 29 septembre 2005

Crôa


Demain soir, j'ai rendez-vous à 19 heures avec tête de grenouille (cf 3ème paragraphe post "Bel canto, parcours du vétéran"). Bin oui. J'suis hyper motivée à lui en mettre plein les oreilles.

Photo Kate- Tête de grenouille, d'après "la rainette" de Mitsuko-Kimiko édition loulou et compagnie-

Un jour en ville

Wayne Thiebaud, Hill street, 1987
P'tit Polo est malade depuis trois jours, une gastro carabinée avec 40° de fièvre. Alors on a regardé des livres. J'avais emprunté à la médiathèque le livre "le petit musée" avec des illustrations tirées de tableaux de différents peintres. Et j'ai découvert Wayne Thiébaud, peintre américain né en 1920. Il peint des villes, des gâteaux ou des sucreries. Et j'aime bien.

Coeur serré

Edvard Munch, le cri, Najonalgalleriet, Oslo
Juste pour dire que j'ai enlevé le post sur Darry Cowl parce qu'il me fait trop penser à ma grandmère Adrienne et j'aime pas penser à elle parce qu'elle est en maison de retraite depuis qu' Alzheimer lui a totalement dévoré son âme. çà fait des années qu'elle ne me reconnait plus. C'est horrible cette maladie. 860 000 personnes atteintes aujourd'hui. Une personne de plus de 65 ans sur quatre à l'horizon 2020. J'espère ne pas avoir cette fichue saloperie un jour, si je deviens vieille. Et puis perdre tous ses souvenirs, jusqu'à en oublier la chair de sa chair, c'est en quelque sorte un peu mourrir. Son esprit est dans la tombe, son corps avec nous.

mardi 27 septembre 2005

Filet mignon


Parfois je me demande si je ne devrais pas vous parler d'autre chose pour vous rendre plus... loquaces?

Photo Kate- Kate in Paris, mars 2001-

vendredi 23 septembre 2005

Bel Canto, parcours du vétéran


Je m'étais promis. J'avais dis, "si tu retrouves ta voix, tu rechantes". Et j'ai cherché un prof de chant.

Le conservatoire ne veut plus de moi, je suis trop vieille. 26 ans, c'est leur limite. Même si tu leur dis , "vu mes diplomes, vous pouvez me prendre en troisième cycle vous savez, et çà fera comme un élève qui serait rentré à 26 ans et qui à 29, serait en troisième cycle". NON. Bon très bien, "et vous pouvez me conseiller une structure qui acceuille les vieilles chanteuses?". Des fois, j'ai du mal à comprendre la logique de l'administration et je me suis dis que c'était bête de pas connaitre le prof, çà aurait pu être plus simple.

Donc, pour les retraités des conservatoires, on m'indique une structure musicale privée. Je me renseigne sur les profs et je donne ma péréférence. "Oui mais il n'y a plus de places". Je contacte malgré tout la prof. Elle me dit: "c'est pas grave, je donne des cours privés à la maison". 35 euros la demi-heure... son tarif.Oui bon. bin "je vais réfléchir un peu, je vous rappelle".

Par la suite, on me conseille une école de musique. Je fonce direct à l'école, quand je vois arriver une femme d'un certain âge, habillée comme une petite vieille (genre robe-blouse à petites-fleurs), des énormes lunettes lui faisant une tête de grenouille et des talons hauts 1960...et je me dis c'est elle. Donc "blablabla je veux reprendre le chant, j'ai tel objectif". ELLE:oui pas de problème. "Je suis mezzo". ELLE:Oui çà se voit à votre morphologie. Bon jusque là ok tout me convenait. On fixe un horaire de cours et elle me demande d'apporter un morceau dans lequel je suis à l'aise.
Alors je lui dis" bin oui il y a bien l'air de Charlotte dans Werther de MAssenet...".ELLE: connait pas. Bon. C'est vrai, elle peut être prof de chant et ne pas connaitre un des plus grands rôles mezzo de l'opéra...
Je poursuis "Castor et". ELLE, précipitemment: oui Castor et Pollux de Glauque!. "Bin oui, d'accord si vous voulez, si vous le dites".
Enfin sauf que Castor et Pollux, c'est de Rameau. Et quand bien même ce fut de Glauque, c'est Gluck! Après tout, elle peut bien être prof de chant ne pas connaitre Werther, ne pas connaitre Castor et Pollux, ne pas connaitre Gluck, ne pas connaitre....pfff çà commence à en faire des pas. J'essaie autre chose, je lui dis "j'adore la chanson française". ELLE: Ah oui, mais c'est techniquement assez simple. Alors là, je me suis mis à ressembler moi aussi à une grenouille tellement mes yeux se sont ouverts. La chanson française!!! Fauré, Duparc, Chausson, techniquement simple!!! Non mais elle rigole ou elle sait pas de quoi elle parle...

Alors voilà. Dilemme. Que faire? Accepter des cours de chant à 35 euros la demi-heure, dans le salon très privé d'une vraie chanteuse (google la connait). Ou poursuivre avec une prof à tête de grenouille, titulaire dans une école de musique agréée, ne connaissant ni l'opéra, ni les mélodies françaises...Heureusement, j'ai la nuit pour me décider.

jeudi 22 septembre 2005

Brainstory

Bon alors je viens de terminer un bouquin "Cortex" de Hector MacDonald (les femmes au foyer ont aussi le temps de lire). Résumé en gros: un jeune étudiant oxfordien, assez naïf et prétentieux à mon goût, moyennant 5000 livres, devient cobaye d'une expérimentation sur les émotions. On lui insert sous la peau du crane une puce capable d'enregistrer tout ce qu'il ressent. Biensûr ceci à des fins commerciales, afin de lancer "un controleur d'émotion" capable de faire ressentir n'importe quelles émotions à son utilisateur. Une sorte d'I-pod neurobiologique qui rentrerait dans l'équipement ménager de tous les foyers. Ben, le jeune étudiant niais et prétentieux découvre le pot aux roses et il en est angoissé. Extrait:
-Cela semble tellement contre-nature...Cela mettra fin à toutes les choses normales que les gens font depuis des siècles.
-Bien sur que c'est contre-nature. ET après? qu'est-ce que la nature a de si extraordinaire? Nous vivons pour nos émotions, mais elles nous incitent à toutes sortes de comportements qui n'ont plus guère d'intérêt depuis que nous avons quitté la savane. Nous trouvons du plaisir à nous goinfrer, à dominer les autres, à rosser ceux qui n'appartiennent pas au même groupe, à tuer les animaux, à cancaner, à rabaisser nos rivaux, à accumuler les biens. Pourquoi? ...Aucune de ces choses n'a d'utilité dans la société moderne. La plupart d'entre elles sont même nuisibles, sinon pour nous-mêmes, du moins pour les autres. La nature n'est pas parfaite. Pourquoi ne pas essayer de l'améliorer?
- Mais cela ne vous effraie pas? Que les sensations les plus profondes de l'être humain puissent provenir d'une boîte noire?
- Ben, un tas de gens vivent sans aucune sensation profonde aujourd'hui, en tout cas positive. De toute façon, c'est la seule riposte à la consommation effrénée pratiquée par le monde occidental. Cela peut sauvegarder quelques-unes des dernières ressources encore existantes de la planète. Chaque charter brule des milliers de litres d'eesence irremplaçables. Chaque bar gaspille des tonnes de verres et d'aliminium dont la fabrication necessite d'énormes quantités d'énergie. Si la stimulation artificielle des émotions peut remplacer une partie de cette consommation au prix de quelques piles, alors nous devons nous en féliciter.

Comme quoi, faut pas être tout le temps contre le progrès.

mercredi 21 septembre 2005

Les apparences sont trompeuses

Depuis que je suis devenue "femme au foyer", je passe un temps certain dans la cuisine. Et oui pendant que monsieur va chercher des baies et du gibier, je fais la popote (et je m'occupe de la progéniture). C'est ancestral, çà changera jamais, c'est comme çà, on est des femelles.

Et puis moi j'adore faire la cuisine. Des fois, on croierait presque que c'est devenu has been pour une jeune femme de dire qu'elle aime faire la cuisine (et le ménage aussi). Certains me disent "tu me surprends, j'aurais jamais cru que tu saches si bien cuisiner".

Bin oui, on peut porter des vestes militaires et des converses, çà a jamais empéché de bien cuisiner.

Photo Kate-Ma cuisine, sept 2005-

mardi 20 septembre 2005

Comme un ange

Je suis souvent dans les nuages. Je me demande bien où je vais chercher tout ce kérozène?

Photo Kate-Nuages, sept 2005-

lundi 19 septembre 2005

Subway


Pélérinage à Lyon aujourd'hui. Je retrouve l'odeur si caractéristique du métro. Un mélange de ciment, de terre et de je ne sais quoi. Je découvre que les portillons font leur apparition dans quelques stations.

Combien de fois ai-je emprunté ces rames durant 7 ans? ...au moins 2555 fois. Et je me dis que j'ai réalisé de substantielles économies...

Photo Kate-Ligne D, sept 2005-

samedi 17 septembre 2005

Are you nuts?

Cet après-midi, j'ai ramassé des noix pour faire de l'huile. Celle qui m'est tombée sur la tête, je l'ai mangée, pour me venger.

Photo Kate - Les noix, Gerbaix, sept 2005 -

jeudi 15 septembre 2005

Jouet Club

Deux chevaux et un tracteur, voici les jouets préférés de P'tit Polo. Quand je pense comme on peut se prendre la tête devant les rayons jouet à se dire "non celui-là me parait mieux, plus pédagogique...". En gros, un morceau de bois et un bout de ficelle, rien à changer, les bébés çà restent des petits animaux à apprivoiser.

Photo Kate-Les jouets de Polo, sept 2005-

mercredi 14 septembre 2005

La vie est un long fleuve tranquille


Sur l'autoroute tout à l'heure, je me disais que la seule des informations que j'avais retenue ces derniers jours était 2010, le "pic oil". Après, ceinture. Une chute irréversible de l'approvisionnement en carburants.

Et je me suis imaginée un lendemain sans voitures où toutes ces infrastructures deviendraient obsolètes, gangrénées par les herbes sauvages, fourmillant peut-être de nouveaux nomades qui erreraient le long de leurs cours comme hier le long des fleuves. Telles les armées de Gengis Khan à cheval, ils pilleraient les villages alentour, devenus enclavés et arriérés comme ils l'étaient hier. Comme ceux des gueux, au pied de l'abbaye, dans le nom de la Rose.

Réflexion faite, je ferais bien de remettre le pied à l'étrier.
Cà doit être quelquechose quand même, les tuning calèches customisées.

Photo Kate-Tunnel de l'épine, A 43, sept 2005-

mardi 13 septembre 2005

Luxe, calme et volupté


Voilà on a emmenagé depuis deux mois dans notre appartement. Et j'en suis ravie. Enfin je suis souvent ravie pour tout et n'importe quoi. J'en suis donc particulièrement ravie, c'est pour dire. Je suis heureuse d'être ici. Paradoxalement, j'ai l'impression de revivre. De sortir d'un long hiver brumeux, triste et sans couleurs. De ne plus porter de poumons souffreteux.

Tout me parait plus beau. Il y a les lacs environnants, le Thiou, la montagne, les balades, le marché, les vieux quartiers. Tout est plus somptueux. C'est un peu comme si je découvrais un orchestre philharmonique après m'être contentée, tant d'années, d'une harmonie de quartier.

Photo Kate-Lac d'Aiguebelette, sept 2005-

lundi 12 septembre 2005

Bientôt l'automne


Petite balade au bord du Thiou avec Polo. Arrêt au parc où il n'y a personne si ce n'est un joli couple de petits vieux. Ils sont toujours assis là l'après-midi, ils regardent les enfants. Lui a beaucoup de mal à marcher, il s'appuie sur elle qui porte une casquette blanche comme celle de Macha Beranger.

Polo fait le tour du parc. Pour la première fois, il arrive à monter les escaliers de la petite cabane toboggan. Il essaie de redescendre, c'est plus difficile alors il s'assoit et contemple l'obstacle.

Il faut rentrer, la pluie menace, un vent frais vient de se lever. L'été tire à sa fin.


Photos Kate-Le Thiou, sept 2005-

Il était un petit navire





Debout tard...on en profite notre fils est en villégiature chez ses grands-parents et les copains sont encore là! On part au marché, très achalandé, dans les vieux quartiers. Nous achetons une tomme de brebis au goût exquis de parmesan. Benco des saucissons parfumés de terroir. C'est toujours mieux que le bâton de berger.
On boit un café et on mange à vert-anis, resto tendance, déco starck. J'ai comme l'impression que les patrons ont augmenté les prix. Est-ce que les restos branchés ont la côte ici? On reboit des cafés. Et puis on flane au bord du lac. Et si on faisait un petit tour de bâteau? Et si on fêtait nos 30 ans ensemble?

photos Kate-WE cremallière, Annecy sept 2005-

samedi 10 septembre 2005

Soirée rallumer la télé










20h, nous voilà fin prêts pour aller voir Jean-Yves pour son spectacle "Rallumer le feu"au théâtre de l'échange à Annecy. On a bien ri, Jean-Yves Antoine est comique. Une question cependant, Bennco ressemble-t-il à Brejnev à la fin?

Petit péquet au petit niki. Deux clients y sont habillés en cow boy disco, perruques roses. Dommage, j'ai pas mes chaussures pocahontas. Zapping pour finir. Ardisson et ses tribunes libres au populaire convenu. Pause, Houellebec, "La possibilité d'une île"? Je repartirais bien à San Blas, caraibean island. Sourtout, l'air y est frais...


Photo Kate- Aéroport de San Blas-Avril 2002

Yvoire au bord du Léman

Petite visite d'Yvoire, village médiéval au bord du lac Léman. le château est encore habité.
C'est beau, çà sent la mer, il y a des bateaux mais pas de goélans!

Photos Kate-WE cremallière, Yvoire-Sept 2005