mardi 25 octobre 2005

Dare Dare



Ces derniers temps, j'ai toujours l'impression d'être pressée: de manger, de cuisiner, de ranger, de prendre la voiture, de téléphoner.... Tout ce que je fais bouscule ce qui suit. A tel point qu'à la fin de la journée, exténuée de m'être battue contre la montre, je n'ai plus de temps pour blogger. Et je me plais à rêver que je suis encore une étudiante, insouciante. Qu'est ce que je faisais de tout ce temps des vacances? J'ai oublié.
J'aurais bien voulu économiser du temps d'hier pour le dépenser parfois aujourd'hui.
Photo Kate - A43, Dullin, sept 2005 -

mercredi 19 octobre 2005

...

Quand je suis allée faire mes analyses, il y a deux jours, le biologiste me regarde et me dit avant même Bonjour "et bin, ils vous ont fait un beau collier!"... Alors aujourd'hui j'ai foncé dans une petite boutique, j'ai acheté des perles et du fil et je me suis fait un joli collier.

Photo Vince - Le Collier, Annecy oct 2005 -

lundi 17 octobre 2005

Nada

Nada, niet, rien. Il s'est rien passé aujourd'hui si ce n'est la visite du plombier pour une fuite d'eau dans l'immeuble. Il venait tester notre alimentation voir si çà venait pas de chez nous. Il a coupé mon arrivée d'eau. "Vous ne touchez pas à vos robinets pendant 20 bonnes minutes". 10 minutes plus tard j'avais oublié ses recommandations...J'ai ouvert le robinet de la cuisine...J'ai sapé ses tests, il faudra qu'il recommence dans quelques jours...çà m'énerve...mais çà m'énerve d'être tête en l'air.
Photo Kate - RAS, Annecy, oct 2005 -

dimanche 16 octobre 2005

TchiTchaaa

En devenant parent, certaines choses de la vie deviennent délicieusement plus intenses. Ainsi "Sortir" revêt aujourd'hui une nouvelle dimension. Devenues rares, les soirées ne m'ont jamais parues aussi délectables. Mais c'est bien souvent une règle. Les choses que l'on croit banales, sans grand intérêt, et dont on est privé soudainement, ne nous paraissent jamais autant enviables.

Alors quand on sort, on peaufine son quartier libre. Comme Broken Flowers passait à des heures inacessibles, on s'est rabattu sur "Entre ses mains" d'Anne Fontaine avec Isabelle Carré et Benoit Poelvoorde, un thriller "intime". Absolument Vampirisant, haletant, à cran. En gros, Claire, une jeune femme, mariée, heureuse, agent d'assurances, rencontre Laurent, vétérinaire solitaire et un peu spécial, victime d'un dégât des eaux. De professionnelles, leurs relations basculent peu à peu vers un intime angoissant et vital. Bien que Claire soupçonne Laurent d'être un tueur en série, elle se laisse envoutée par sa personnalité indistincte, mystérieuse et terriblement séduisante.

Je suis allée lire les critiques négatives... Extrait de celle des Cahiers du cinéma: "...un film où les personnes sont des fonctions coincées dans un rêve en chiasme..."........Oui oui, bon, très bien si vous le dites. Déjà y a fallu que je prenne un dico. Chiasme: procédé qui consiste à placer les éléments de deux groupes formant une antithèse dans l'ordre inverse de celui que laisse attendre la symétrie. Ex: un roi chantait en bas, en haut mourait un Dieu... Bin, je comprenais pas mieux où ils voulaient en venir... Au moins, je suis sure d'une chose, c'est que j'achèterais jamais ce magazine qui parle une langue que je ne connais pas.

Rompez


Les ignobles envahisseurs qui attaquent sournoisement P'tit Polo depuis quatre jours, ont été terrassés par notre infaillible infanterie.

Photos Kate - Les médicaments, Annecy, Oct 2005 -

mercredi 12 octobre 2005

Sauve, qui peut


A Lyon, on avait pas de voiture. Marche à pied, transports en commun. Attitude très écolo, je culpabilisais pas du tout pour le sort de la planète, la couche d'ozone et tout et tout, j'éludais crânement ce genre de sujet.
Mais arrivé là, en voiture, il a bien fallu se rattraper.
Un jour je suis descendue aux poubelles. Il y en avait deux sortes.
Une pour le tri sélectif que j'arrivais pas à ouvrir parce que je n'avais pas la clé pour débloquer le capot (déduction faite après quelques piteuses tentatives pour ouvrir le couvercle et bidouiller le semblant de serrure placée sur le devant, tout en regardant dans mon dos).
Une autre, pour le tout-venant, que j'ouvrais bruyament d'une main dans un geste vif et vertical pour jeter, de l'autre, mon sac. Comme je croisais un voisin, je lui demandais "Savez-vous comment on ouvre les poubelles du tri-sélectif?". Lui, sourire ironique pointant à la commissure des lèvres "Vous n'êtes pas d'ici vous?". Non, effectivement. J'étais une martienne au pays du tri sélectif. Il s'est alors avancé négligemment et bêtement à soulever une ridicule PETITE trappe sur le DESSUS du capot. J'étais cramoisie. Vachement intelligents les gens d'ici...
Maintenant que je connais le truc, j'ai deux sacs poubelle l'un pour le papier et le plastique, l'autre pour le reste, c'est à dire pas grand chose.
Enfin, pour faire du zèle, lasse de gaspiller tant d'eau tous les jours, j'ai nouvellement décidé de récupérer celle du bain de Pt'it Polo pour faire les machines à laver. L'opération, effectuée fastidieusement avec un saladier en plastique vert de chez Ikéa, transforme le lieu en pataugeoir casse-geule, mais, déculpabilisée par tant d'efforts pour sauvegarder la planète, je me sens déjà plus propre.

Photo Kate - L'eau du bain, Annecy, Oct 2005 -

Apprentis fermiers


P'tit Polo est encore malade. On est pas sorti de la maison. Alors comme on s'ennuyait, on a décidé d'emmener les animaux de la ferme au pré...
Photo Kate - Les animaux, Annecy, Oct 2005 -

lundi 10 octobre 2005

Au top!

Aujourd'hui, en vrac, j'ai: préparé les repas de P'tit Polo, étendu le linge de la famille, mis en route le lave-vaisselle, couru chez un medecin farfelu, bullé, siesté, joué aux petites voitures, fait des pâtés de sable, contemplé, lu un article sur l'ésotérisme, lu un article sur Chambéry, regardé une emission américaine du genre "on a échangé nos mamans".
J'ai encore, pensé à acheter "Lunar Park" de Bret easton Ellis, scanné des photos, tchaté, écouté Mingardo, téléphoné, chanté, relevé le courrier, fait des chèques, vu une cousine, discuté avec un voisin étudiant, une voisine enceinte, trié des papiers, pris deux photos.
Une super journée de femme au foyer quoi!
Photo Kate- Le linge, oct 2005 -

jeudi 6 octobre 2005

Comme au cinéma

Cet après-midi, j'ai posé p'tit Polo à la garderie. Il était pas content. Mais j'avais besoin de me changer les idées. Alors, je suis allée chez le coiffeur. L'endroit idéal pour être en osmose avec sa bulle, tout en attendant son tour. Bien au chaud, confortablement installée dans un fauteuil douillet, avec petite musique d'ambiance, café frais et bien chaud, clientes bavardes racontant leur derniers achats et le chien du patron affalé à mes pieds. Pour couronner le tout, j'allais lire LA presse à scandale pour me tenir informée de qui avait trompé qui, qui n'était plus avec qui, qui allait avoir un enfant dont le père s'était barré avec une telle, qui était malade, qui allait se marier en douce, qui avait grossi honteusement photos floues à l'appui, qui avait maigri à la suite d'une rupture, qui n'était plus fashion, qui faisait scandale, qui était mort...
Pffff et bin non même pas!Pas de bol, tous les magazines étaient empruntés par bon nombre de péroxydées auxquelles j'ai lancé un regard noir, innocent. Alors j'ai plongé dans un magazine "intelligent" qui parlait de cinéma et suis retombée dans mon rond-rond.
J'ai lu un article sur la nouvelle vague et tous les films que je n'avais encore pas vu "Le beau serge"de Chabrol, "Bonjour tristesse" d'Otto Preminger, "Naissance d'une nation" de Griffith,"le cuirassé Potemkine" d'eisenstein. Toute une éducation à réprendre!
Et une interview de Jim Jarmush a définitivement éclairé ma journée. Il disait qu'il ne voulait pas donner des cours de cinéma parce qu'il trouvait çà ridicule d'enseigner où bien placer la caméra. Il avait vite compris "qu'il n'y avait pas de règles définies mais qu'il y en avait autant que de réalisateurs" et qu'il avait du "déssapprendre ce qui m'avait été enseigné pour éviter de faire fausse-route".
En somme, écouter son instinct et prendre enfin confiance en soi. Enfin.
J'étais heureuse, je mettais changé la tête et j'étais maintenant convaincue d'aller voir "Broken Flowers".
Photo Kate - Chez le coiffeur, Annecy, oct 2005-

mercredi 5 octobre 2005

J'ai encore oublié

Si certains oublient la date d'anniversaire des membres de leur famille et de leurs amis, moi pas. Je note scrupuleusement sur le calendrier famillial TOUTES les dates d'anniversaire des uns et des autres. Comme çà quand je regarde l'agenda, je me dis, tiens, la semaine prochaine c'est l'anniversaire d'un tel et je me mets la pression pour ne pas oublier d'envoyer un petit mot bien urbain.
4-5 jours avant, je fais la maligne, je pense négligemment, tiens, dans quelques jours c'est l'anniversaire d'un tel.
Alors j'achète une carte. Je rédige un petit mot. Je pose la carte bien en évidence sur la commode dans l'entrée. Et je me mets la pression pour bien penser à la poster au moins deux jours avant.
Et puis à J-1, piteusement, je me rends compte que la carte est toujours sur la commode à attendre sa future destination heureuse...
Quand on est tête en l'air, on a beau avoir les meilleures intentions du monde, on fête toujours l'anniversaire des uns et des autres avec un temps de retard.
Photo Kate -La Carte, Annecy, Oct 2005-

lundi 3 octobre 2005

C'est lundi,c'est ravioli

Au menu cette semaine: pot au feu, choux braisé, endives jambon fromage, poulet pommes de terre sautées, croque-monsieur sur le pouce, tendre de veau gratin de blettes, poisson blanc riz. Et vendredi, c'est spaghetti.

Photo Kate-Les courses, oct 2005-

dimanche 2 octobre 2005

No pasaran

Ce week-end, pluvieux, n'a pas particulièrement été exitant, si ce n'est une sortie avec Jo vendredi soir. Et comme je n'ai pas une imagination débordante ces derniers temps, je vous livre un passage de "Juste un peu flou" de Robert Capa (1913-1954), récit de son métier de reporter durant la seconde guerre mondiale.
Accoudé au zinc d'un bar parisien après la libération, enivré par l'alcool, Capa nostalgique, se souvient de l'exode des républicains espagnols, qu'il avait photographié pour Life.
"En janvier 1939 quand les faschistes avaient pris Barcelone, les cent cinquante kilomètres de route en Barcelone et la frontière française avaient été envahis par tous ceux qui fuyaient les légions étrangères de Franco. Des intellectuels et des ouvriers, des paysans et des commerçants, des mères, des femmes, des enfants, avaient suivi ou devancé les derniers véhicules de l'Armée Répubilicaine en déroute, avec leurs baluchons sur le dos, leurs pieds en loques, ils avaient marché vers la France de la liberté démocratique.
Les journalistes avaient écrit leurs articles, j'avais pris des photos mais cela n'interressait personne ou presque, et quelques années plus tard, des milliers d'autres être humains en fuite avaient couru sur des milliers d'autres routes et s'étaient fait tuer, devant les mêmes troupes et les mêmes croix gammées.
Les gendarmes français avaient acceuilli les réfugiés espagnols à bout de forces avec l'indifférence cruelle des gens bien nourris et bien au chaud. Un par un les réfugiés espagnols avaient gagné la frontière, leur exode protégé par l'arrière-garde de l'Armée républicaine, c'est-à-dire par les quelques milliers de soldats qui formaient la brigade de Madrid. Ils avaient combattu du premier jour jusqu'à la fin, mais quand le dernier civil avait franchi la frontière française, les soldats avaient bien dû passer eux aussi. Leur commandant, le général Modesto, était resté sur son cheval blanc à la frontière. Toute la brigade avait défilé devant lui à la lumière des torches vacillantes. Leurs fusils étaient astiqués et brillants, leurs têtes hautes mais leurs yeux brillaient de larmes à la lueur des flambeaux. Dépassant leur général, ils avaient serré le poing, levé le bras droit et crié: "Ya volveremos...nous reviendrons!"
Les gendarmes français, surpris, avaient levé spontanément leurs bras et salué. Mais plus tard la brigade toute entière avait été emmenée dans les camps d'internement."
Je ne me souvenais plus bien de cette guerre. La République était proclamée depuis 1931 (dictature de Primo de Riviera auparavant). Le conflit éclate en février 1936, à la suite d'élections législatives remportées par les forces de gauche regroupées en un front populaire. Les forces d'opposition, n'acceptant pas le scrutin, se soulèvent emmenées par Franco. 100 000 volontaires envoyées par l'Allemagne et l'Italie viennent renforcées les armées phalangistes. 35 000 de tous pays confondus, celles des Républicains. 400 000 morts à la fin de la guerre civile en mars 1939. 500 000 espagnols républicains ont traversé la frontière française en plein hiver. Acceuillis fraichement, ceux-çi ont été internés sommairement dans des baraquements montés à la hâte. L'entrée en guerre de la France leur a rendu leur liberté, les français valides partaient au front et il fallait de la main d'oeuvre.
J'ai beaucoup aimé ce bouquin, j'ai admiré son auteur. Une vie incroyable, un courage, une bravoure impressionnante. Il a couvert cinq conflits majeurs entre 36 et 54, aux côtés des belligérants, le nez dans la boue, la trouille au ventre, l'estomac dans les tallons...Le récit du débarquement sur les plages françaises est poignant. J'avais la respiration courte, le coeur battant. J'avais peur pour eux.
"Le correspondant de guerre tient son sort-et sa vie- entre ses mains, il peut parier sur ce cheval-ci ou sur ce cheval là, ou remettre sa mise dans sa poche à la dernière minute. Je suis un joueur. Je décidai de partir avec la compagnie E dans la première vague d'assaut". Robert Capa est mort le 25 mai 1954 en Indochine. Il accompagnait un convoi de l'armée française. Il s'est un peu écarté de la route pour photographier un groupe de soldats. Là, il mit le pied sur une mine antipersonnelle.
Photo Kate - Anonyme, Café 203, Lyon, juin 2001 -