mardi 13 décembre 2005

Comme çà



Tout à l'heure, j'ai eu l'envie soudaine d'envoyer une carte postale à quelqu'un, comme çà.

J'ai gratté au fond de mes cartons fourre-tout et j'ai trouvé celle-ci. C'est Méduse, d'Alexeï von Jawlensky (1864-1941). Et je l'aime beaucoup Méduse parce qu'elle me trouble. Quand on la regarde de près, on ne voit que ses grands yeux tristes, fatalistes, déterminés. Et dès qu'on s'éloigne un peu d'elle, on la voit sourire, elle nous rassure. C'est un peu comme si tout d'un coup elle nous disait, presque fière de nous, "c'est bien, tu as compris alors continue".

Méduse allait donc quitter mes cartons, au mieux pour ceux de quelqu'un d'autre. Comme je ne sais pas à qui écrire vraiment ni pour dire quoi vraiment, j'ai ouvert un livre, fermé les yeux et posé ma main sur une page à un endroit, comme çà. J'ai décidé d'écrire à la première personne à laquelle je penserais en lisant le mot que j'avais choisi à l'aveuglette. Bon, très mignon ce petit jeu, mais très vite prise de tête aussi. Le premier mot était "sur". Et "sur" ne me fait, à priori, penser à personne. "Sur", sur un mur picotant du pain dur? Le deuxième était "herbes". Bon, oui, alors là, le problème, c'est que je n'ai pas pensé qu'à une seule personne. Troisème tentative, "Prince". "Prince" princesse, Tour d'ivoire. Top. Quatrième tentative "Nudité"... Cinquième mot, "conflit". Je ne savais plus trop. Ce n'est, en fin de compte, pas si facile.

Alors, j'ai décidé qu'au sixième mot, la première lettre déterminerait l'ouverture de mon répertoire. Et j'ai enfin trouvé.

Photo Kate - La carte mystère, Annecy, dec 2005 -

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