lundi 26 décembre 2005

Swimming with sharks

Voici des clés. De nouvelles clés. Encore des clés que je vais chercher inlassablement au fond de mon sac, de mes poches, dans la voiture, sur la commode, en me disant tout en soupirant bruyamment, que vraiment je n'ai pas de tête.
Mais ces clés, c'est quelquechose, c'est celles qui ouvrent les portes de mon nouveau bureau. De nouveaux horizons, de nouveaux collègues, de nouveaux problèmes, de nouveaux objectifs, de nouveaux enjeux, blablabla blablabla.
Du nouveau tout simplement et franchement, j'en avais besoin de ce renouveau. Parce que rester à la maison, ok, c'est tranquille, de la passion, de l'émotion... De grandes plages de bullage... Mais aussi des sorties en poussette. Des jeux. Vroum vroum, dada. Des DVD de tracteur Tom, Oui-Oui et son gros taxi, Léo et Poppi. Des discussions de palier avec mes voisins retraités. De l'intendance merdique. Bouffe, courses, ménage, papiers, lessive. Et on recommence.
Ce qui me prenait, hier, quelques heures tout au plus dans la semaine, devenait quotidien, lourd, très lourd. Sans compter le développement d'une pathologie maniaque qui jusque là m'avait toujours fait doucement rigoler chez les autres. Au point que lorsque mon fils trouve un morceau de tissu, il se met systématiquement à frotter par terre. Donc, stop. Dans J-8, me voici redevenue une working girl. Et bin, j'espère que je sais encore nager!
Photo Kate - Les clés du nouveau bureau, Annecy, dec 2005 -

dimanche 25 décembre 2005

Noyeux Joël !



Au fait, vous avez eu quoi comme cadeaux ?

Photo Kate - Tree Santa Star, Annecy, dec 2005 -

samedi 24 décembre 2005

Christmas courses

Chaque année, c'est la même chose, fin septembre je me dis "tiens, çà ferait une idée de cadeau pour noël" et j'essaie de la conserver dans un coin de ma tête. Fin octobre, je me raisonne, "Pfff Noël, c'est dans deux mois!". Fin novembre, je flane, je repère, je regarde les catalogues, les hebdos "tiens, çà c'est vraiment pas mal, je suis sure que çà plairait à truc". Mi décembre, bringuebalée, je commence à cogiter "non, tout compte fait, je trouve que çà, çà serait vraiment mieux, oh puis non, oh puis si, oh et puis je sais plus !". J-2, emportée par la foule christmastique, je constate, dépitée, que tout compte fait, ce que j'avais repéré, a été sauvagement pillé. Alors, j'attrape le premier truc abordable, je sors la carte bleue et presque frustrée, je me dis "Bon, l'année prochaine, tu t'y prends à l'avance". Chaque année.
Photo Kate - Christmas courses, Annecy, dec 2005 -

vendredi 23 décembre 2005

ffffff

Comme je soupire souvent, quelqu'un m'a dit, qu'à chaque fois, il faudrait que je verse quelques centimes dans une boîte qui y serait consacrée. Il faudrait que quelqu'un me dise ensuite à quoi les dépenser, parce que comme j'ai trop d'idées, je n'arriverais surment pas à choisir.
Photo Kate - La boîte à soupirs, Annecy, dec 2005 -

mercredi 21 décembre 2005

SOS

Ce matin, guillerette et proprette, j'avais envie de blogger. Tout était prêt dans ma tête pour vous conter mes plus que lamentables tentatives d'achats de Noël. J'ai sauté sur l'ordinateur, poussé le gros bouton. J'ai attendu "la chauffe". Et... Rien. Pas de petit bruit caractéristique de mise en route. Je réessaye, rien. Encore et encore. Toujours et toujours rien. Déconfite! J'ai vérifié tous les branchements, pesté contre la poussière. Mais c'était fini. Le PC avait décidé de rendre l'âme. Et je me suis dit que s'il existait une loi des séries pour les crashs d'avions, il en existait aussi une pour les ordinateurs. Il y a 15 jours, le portable m'avait lui aussi lâchement plantée. Me voilà donc comme sur une île, coupée du monde. Sans messenger, ni internet, ni blog, j'ai même l'impression d'être amputée. Je suis démunie. Alors je vais essayer de squatter chez les uns et les autres. Merci à tous ceux qui voudront bien me prêter leur barque tonton, cypher, el pequeno à l'aide!

dimanche 18 décembre 2005

Week-end



Photo Kate - Lueur sur le lac, Annecy-le-Vieux, dec 2005 -

mercredi 14 décembre 2005

Ivressomètre

Cet objet révolutionnaire est en passe de me rendre complètement alcoolique. Et Hop! un petit verre de Bordeaux.

Photo Kate - L'objet, Annecy, dec 2005 -

mardi 13 décembre 2005

Un inconnu, presque


J'attendais à la caisse d'un magasin, derrière un homme. La trentaine. Ténébreux. Les épaules presque rentrées. Visiblement très pressé. Il a sorti son porte-feuille, vite. Et il a fait tomber un ticket de sa poche que j'ai ramassé quelques instants après en posant les yeux par terre. Le premier novembre dernier, il était à l'aéroport de Barcelone. Il avait soif ou quelqu'un avait soif pour lui, il a acheté une bouteille d'eau à 80 centimes et des piles pour 1 euro 85 pour un vieil appareil photo ou un vieux baladeur.
Et il est parti, je ne sais où.

Photo kate -Le ticket, Annecy, dec 2005 -

Comme çà



Tout à l'heure, j'ai eu l'envie soudaine d'envoyer une carte postale à quelqu'un, comme çà.

J'ai gratté au fond de mes cartons fourre-tout et j'ai trouvé celle-ci. C'est Méduse, d'Alexeï von Jawlensky (1864-1941). Et je l'aime beaucoup Méduse parce qu'elle me trouble. Quand on la regarde de près, on ne voit que ses grands yeux tristes, fatalistes, déterminés. Et dès qu'on s'éloigne un peu d'elle, on la voit sourire, elle nous rassure. C'est un peu comme si tout d'un coup elle nous disait, presque fière de nous, "c'est bien, tu as compris alors continue".

Méduse allait donc quitter mes cartons, au mieux pour ceux de quelqu'un d'autre. Comme je ne sais pas à qui écrire vraiment ni pour dire quoi vraiment, j'ai ouvert un livre, fermé les yeux et posé ma main sur une page à un endroit, comme çà. J'ai décidé d'écrire à la première personne à laquelle je penserais en lisant le mot que j'avais choisi à l'aveuglette. Bon, très mignon ce petit jeu, mais très vite prise de tête aussi. Le premier mot était "sur". Et "sur" ne me fait, à priori, penser à personne. "Sur", sur un mur picotant du pain dur? Le deuxième était "herbes". Bon, oui, alors là, le problème, c'est que je n'ai pas pensé qu'à une seule personne. Troisème tentative, "Prince". "Prince" princesse, Tour d'ivoire. Top. Quatrième tentative "Nudité"... Cinquième mot, "conflit". Je ne savais plus trop. Ce n'est, en fin de compte, pas si facile.

Alors, j'ai décidé qu'au sixième mot, la première lettre déterminerait l'ouverture de mon répertoire. Et j'ai enfin trouvé.

Photo Kate - La carte mystère, Annecy, dec 2005 -

mercredi 7 décembre 2005

Pour bientôt


Photo kate - Marie, Grenoble, dec 2005 -

lundi 5 décembre 2005

Radioscopie


Aujourd'hui, j'ai décidé de vider mon sac:
- un carnet pense-bête et la photo de mon fils
- un stylo plume noir
- une liste des courses: lait, rouge, bananes, yaourts, viandes, jambon cru, croque-monsieur, coca, orangina, dentifrice, déo
- une paire de lunettes de soleil
- un Cd neuf de JAMAIT (de verres en vers)
- un ticket de pénalité de retard de la bibliothèque
- la boite du garage
- un tampax
- un billet de spectacle usagé (grupo Corpo)
- une crême de jour
- une clé USB
- un chocolat
- un ticket de métro usagé, un ticket de bus
- un tube de rouge à lèvres, un baume pour les lèvres
- un mascara, un crayon khol
- un protocole hospitalier
- un sachet de sucre
- un paquet de mouchoir
- deux chéquiers
- deux ordonnances (dont une qui me donne la nausée)
- deux criteriums l'un bic, l'autre novotel, 2B
- deux relevés de compte
- mes boîtes de médicaments
- des tickets de caisse de la fnac, carrefour, l'aréa, monoprix,
- des cartes de visite
- les clés de la maison, celles de la voiture

Et noyé au milieu de tout ce fatras, mon portable que je suis censée ranger, là, dans la petite poche intérieure, pour les choses essentielles. Mais non. Alors quand il sonne, je me dis ok le compte à rebours à commencer quatre sonneries, plus que quatre. Je plonge prestemment la main dans l'ouverture béante. Je gratte, je soulève. Plus que trois. Je m'arrête dans ma course. Plus que deux, je plonge la tête. Plus qu'une, je m'énerve. "Putain il est où et c'est quoi ce bordel encore". Enfin, je l'ai, triomphante, presque le coeur battant. "éééééééééh MERDE". Encore râté, toujours râté. Il me faudrait juste cinq sonneries. Juste cinq, c'est pas compliqué. A moins que je n'achète une de ces ignobles cordelettes. Oui mais si je la tire d' un coup, je vais tout faire voler. Ou alors dans ma veste, dans une poche, mais non, çà fait une bosse, c'est pas joli. Ou alors faire le ménage de mon sac, un peu plus souvent. Non impossible, je crois que c'est pas demain que je vais faire des économies sur mes factures téléphoniques.

Photo Kate - Autopsie du sac à main, Annecy, dec 2005 -

vendredi 2 décembre 2005

Nightmare

C'est à Lyon. Je rentre. Il est tard, je suis fatiguée. J'ai laissé les uns et les autres derrière moi. "On t'accompagne si tu veux". "Non merci çà va aller, j'ai l'habitude, vous inquiétez pas". Et puis j'aime rentrer seule quand cette ville d'habitude si arrogante est endormie. Il n'y a personne dans ses rues. Elle m'appartient. Elle est à moi, en tête-à-tête. J'aime cette sensation. Mais ce soir il fait trop froid. J'ai mis ma capuche pour me protéger un peu. Je marche vite en rasant les murs, je tourne au plus court, j'ai hâte d'être arrivée. Je fais de la buée. Je suis un peu malade. Ma respiration est presque trop bruyante dans ce sommeil. Je m'engage dans ma rue. Je vois mon immeuble. Plus que 200 mètres. Quand j'entends soudainement des pas martelés le trottoir. Plus vite. Encore.C'est dans mon dos. De plus en plus proche. J'ai l'impression que quelqu'un court. Je ne veux pas me retourner. Je marche plus vite. Pas assez. Trop tard.On me hèle. Je ne peux pas y croire. Je regarde désespérement la lourde porte de mon immeuble. Trop tard pour m'y engouffrer, trop risqué. Et il n'y a toujours personne. Je m'arrête, je me retourne. Juste lui et moi. Il est bien habillé, il porte des chaussures italiennes. Le ton est badin mais il y a quelque chose. Le regard, la subtile écume de salive à la commissure des lèvres. J'ai déjà vu, je connais déjà. Des sirènes hurlantes viennent de retentir de partout dans ma tête. Je fais un cauchemar je vais bien me réveiller. Je regarde à droite à gauche. Et il n'y a toujours personne. Si, les caméras, il y a bien les caméras. Il y a bien quelqu'un d'autre. Comme une prière, réveille toi grand frère, prends soin de moi. Mais là sur ce trottoir, que lui et moi. Je me glace. Je sens la peur. Ses yeux me fixent, me percent. Il n'est pas très grand mais trappu, très dense. On dirait un lutteur. Je sens une grande force en lui, quelque chose de très soudain, intense, violent. J'ai l'impression d'être anorexique. Je ne suis plus que proie. Je ne suis plus rien. Et il n'y a personne, il est 2h45 du matin. Pas une voiture. Même pas un chat. "Je vous ai vue, toute seule, je vais vous accompagner si vous voulez". Toujours les sirènes hurlantes, harcelantes: Rester calme, être polie, ne pas paniquer, ne pas courrir, affronter de face. Je m'engourdie. J'ai peur de trembler, d'être faible. "Non merci, je suis une grande fille vous savez, mais c'est sympa, bonne soirée". Je me force à sourire et je tourne les talons. Je peux sentir son souffle derrière moi. Il insiste. "Non mais attends j' te dis, je vais pas te bouffer, on sait pas c'qui peut t'arriver". Il m'a saisi le bras fermement. Je suis figée, prise au piège. Il n'y a toujours personne. Ne pas paniquer. "Ecoutez, je vous dis que çà va aller, je saurais bien me débrouiller toute seule". J'ai laissé échapper un peu d'impatience, j'ai parlé trop vite. Il le sait. Il me regarde avec un sourire en coin. J'ai l'impression d'y voir des crocs. Il me déshabille du regard. J'ai froid. Je tremble. "Et si j'étais blond aux yeux bleus tu aurais surment dit oui, hein pétasse". Son regard change comme un chat quand il va attaquer. La pupille se dilate. Et il n'y a toujours personne. Les yeux sont exhorbités, hypnotiques. J'ai peur, je suis bientôt paralysée. Je me fissure, mes paroles s'emballent. "Lâche moi espèce de connard si t'es complexé j'y peux rien j'suis pas ta mère". C'était trop. Les yeux sont maintenant tout noirs. Il va se jeter sur moi. Cà va arriver. Je me dégage brusquement d'un geste. J'ai donné le signal, il se jette sur moi. Je recule. Je l'esquive. Je trébuche, je tombe en arrière. Il revient sur moi le visage transfiguré. C'est un bête féroce, un monstre. Je vois ses crocs. Il vocifère. Je prends un coup de pied, fulgurant, dans le ventre. Je suis à terre. Moins qu'une déjection, je ne suis plus rien. Comme une libération, je hurle. Encore. Enfin.
En sursaut, je me réveille. Je suis en sueur. Je respire bruyemment. Mon coeur va se rompre. J'en rêve encore.

jeudi 1 décembre 2005

Christmas fever

A Lyon, il n'y avait presque jamais de "réclames" dans les boites aux lettres...et ce matin au courrier, entre les courses, la baguette de pain, le sac à main, la poussette, la sucette tombée par terre, je croulais sous 21 prospectus ou catalogues soit plus de 400 pages publicitaires. Avec des unes qui vous donnent forcément envie de tout laisser tomber pour sauter dans la voiture et foncer: Offrez vous dès maintenant tout ce qui rend la maison agréable, confortable et douce à vivre; Entre nous une même passion mieux consommer;Mille et un réveillons gourmands avec les conseils de Michel et Pierre Troisgros; Un noël de rêve, payer en quatre fois sans frais; Fêtes enchantées, comme dans un rêve trouver de beaux cadeaux de belles guirlandes de beaux couverts et pleins de bons chocolat à prix discount; Entrez dans la cheese fever; Exceptionnel deux cartons achetés 3 cartons offerts; A ces prix là les cadeaux c'est nous qui les faisons; Bonnes résolutions de fin d'année; Au top pour les fêtes; A vous la culture féérique.
De la passion, du rêve, de la magie, tout était tout d'un coup, si beau si léger si simple...
J'ai encore la nausée.